La Pleine conscience
« Au cœur de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été » disait Albert Camus. Selon mon expérience, la Pleine conscience est comme une porte vers cet invincible été qui nous attend peut-être plus que nous ne le cherchons.
Ci-dessous, de courtes vidéos de formateurs ou compagnons de route qui parlent de leur expérience de la Pleine conscience et ses applications :
3mn avec Jon Kabat-Zinn, père de la MBSR (c’est notamment auprès de lui, ses co-équipiers et successeurs, que je me forme depuis 2011). Une vidéo tournée à l’ADM – Association pour le Développement de la Mindfulness à laquelle j’adhère comme membre actif depuis 2012 :
https://www.association-mindfulness.org
Et aussi le témoignage de Frédéric Lopez croisé à mes débuts de parcours :
Il en ressort que l’expression Pleine conscience ou Mindfulness en anglais désigne à la fois :
- l’une des formes de méditation avec des outils spécifiques,
- un processus de présence attentive et de relation attentionnée à toute expérience qui se déroule en soi-même, quand elle se déroule,
- et l’état intérieur ouvert qui en résulte.
Jon Kabat-Zinn la définit comme étant :
La présence consciente
qui émerge naturellement du fait de poser son attention,
délibérément,
sans jugement,
instant après instant,
sur l’expérience qui se déploie.
Si vous souhaitez en savoir plus….
La conscience est la capacité connaissante de l’esprit qui sait, reconnaît ce qui se passe au moment-même où ça se passe, instant après instant.
La méditation dite de Pleine conscience est une façon d’être qui procède d’une véritable rotation de la conscience à 180° non plus tournée seulement vers le monde là-bas mais aussi vers la vie au-dedans de soi et la conscience elle-même, d’où l’expression de Pleine conscience. C’est de cette rotation de conscience que vont découler des changements en termes de santé et équilibre émotionnel, de lucidité et liberté de choix, d’acceptation et tolérance, d’ouverture et créativité, de bienveillance et compassion, en un mot de sagesse.
Elle n’est donc pas une technique instrumentale destinée à atteindre un état ou une vue souhaitables. Elle implique au contraire d’explorer et de développer le domaine de l’être en ne donnant plus l’exclusivité à celui du faire.
Elle est issue des enseignements bouddhistes, dont le Dalaï-lama dit qu’ « ils ne sont pas une religion mais une science de l’esprit » et est fondée sur l’attention et l’expérience de l’instant présent : savoir ce qui se passe, quand ça se passe, sans préférence ni choix, ni jugement.
Les formes de la méditation de pleine conscience consistent à soutenir une présence attentive et non réactive à ce qui se manifeste :
* de manière planifiée ou formelle, en étant assis ou allongé, en marchant ou pratiquant des mouvements de yoga pour cultiver l’attention, durant 5mn, voire 45mn.
* ou, plus informellement dans la vie quotidienne, en mangeant, en parlant, écoutant, et possiblement dans toute activité.
Simple et pas toujours facile ! Quelques secondes se passent… et on se découvre entraîné dans un flot de pensées ou de réactions automatiques à ce qui se présente : une mouche qui s’attarde sur votre nez, une douleur au genou, le son strident d’une tronçonneuse, l’agacement et les jugements et comportements qui émergent, … L’exercice consiste alors à voir et ressentir tout cela agir au-dedans de soi, simplement, patiemment, avec bienveillance, et à revenir à l’objet d’attention, autant de fois que nécessaire, sans drame ni blâme, comme le dit Martin Aylward.
Et lorsque le calme est revenu, se pencher vers notre réaction automatique, interroger ce qui la motive, son besoin, comment elle peut être ajustée pour plus de bien-être en soi, autour de soi.
Cet exercice demande juste une intention claire et de l’entraînement, comme l’ensemble de nos apprentissages.
Ses bienfaits et applications : Cette intelligence existentielle nous aide à être véritablement présent à notre vie, avec bienveillance et clarté. Elle est ainsi considérée comme une porte d’accès au bien-être personnel, susceptible d’améliorer nos capacités de recul et de discernement, ainsi que notre équilibre intérieur. Elle est donc naturellement très utilisée notamment à titre personnel, ainsi qu’en médecine et en psychothérapie, à l’école et en entreprise.
Jean-Gérard Bloch, rhumatologue à Strasbourg et pionnier français en tant que directeur du DU de médecine « Méditation et neurosciences » dit qu’elle est « un outil thérapeutique utile dans la gestion de la douleur, du stress et de l’anxiété liés aux soins médicaux« . Il considère aussi la méditation comme une hygiène de vie et un enjeu de santé publique ainsi qu’une économie pour la Sécurité sociale.